Gardien de prison, surveillant pénitentiaire ou agent pénitencier, tous évoquent le métier de la personne qui maintient l’ordre dans les maisons d’arrêt et les centres de détentions en assurant la sécurité et le suivi des détenus. Agent de la fonction publique, il travaille pour l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice.
Quelle formation suivre pour devenir surveillant pénitentiaire ?
Pour devenir surveillant pénitentiaire, il faut passer un concours administratif et voici les conditions pour s’y inscrire :
- obtenir le diplôme national du brevet ou équivalent,
- avoir un casier judiciaire vierge,
- ne pas être privé de ses droits civiques concernant l’éligibilité aux fonctions de surveillant pénitentiaire,
- avoir au moins 19 ans et 42 ans au plus au 1er janvier de l’année du concours,
- être de nationalité française,
- avoir de bonnes conditions physiques.
Voici ce que comprend le concours d’admission :
- Un entretien oral (entretien de personnalité ou reconnaissance d’expérience).
- Des tests psychotechniques.
- Une série d’épreuves physiques.
Après le concours, le postulant doit suivre une formation rémunérée de 6 mois à l’école Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP). Les cours (droit pénitentiaire, connaissance des populations prises en charge, gestion du stress, techniques d’intervention…) et les stages pratiques en établissement pénitentiaire alternent durant la formation.
Les affectations des surveillants dépendent du rang de classement obtenu lors de la scolarité et se fait à la fin de la formation.
Un avantage pour ceux qui ont 3 ans d’expérience minimum dans la sécurité est la possibilité de choisir la reconnaissance des acquis d’expérience professionnelle (RAEP) à l’oral.
Quelles sont les missions du métier de gardien de prison ?
La première est d’assurer la sécurité dans la prison. En d’autres termes, le surveillant doit empêcher qu’il y ait de potentielles évasions (ou émeutes) et agressions entre détenus ou envers les surveillants. Des contrôles des cellules sont donc également à effectuer régulièrement.
Les surveillants pénitentiaires doivent opérer des rondes au sein de l’établissement afin de contrôler les activités des détenus, leurs allées et venues ainsi que leurs courriers. Ils se chargent du transport des prisonniers et apportent leur repas.
Les missions des surveillants ne s’arrêtent pas au côté strict de la surveillance, ils doivent également assurer que les détenus gardent une bonne santé physique et psychologique. Le processus de réinsertion des prisonniers commence en prison donc les surveillants doivent leur garantir un traitement de façon humaine : que leurs requêtes soient écoutées, qu’ils soient accompagnés dans leurs démarches administratives et qu’ils aient droit à des activités sportives ou culturelles sans encombre.
Les qualités requises pour être un surveillant en prison
Il est nécessaire pour un surveillant pénitentiaire d’avoir de la diplomatie, de la maîtrise de soi, une résistance au stress et de savoir rester calme en toutes situations car les altercations sont fréquentes en prisons. De ce fait, on attend du surveillant de fortes compétences psychologiques, physiques et relationnelles.
Un surveillant pénitentiaire doit imposer son autorité car le règlement en prison doit être respecté. Il est donc indispensable qu’il soit autoritaire et conciliant afin de calmer les tensions de façon habile et la moins violente possible. Avoir l’esprit observateur est primordial pour repérer toute anomalie ou comportement éventuellement dangereux ou source de conflits.
Portrait d’une femme surveillante pénitentiaire
Carrière et possibilité d’évolution d’un surveillant pénitentiaire
Selon un article dans le Parisien Etudiant, les candidats sont plus nombreux que les postes à pourvoir. Vu que le surveillant pénitentiaire est un fonctionnaire, sa profession n’est accessible qu’avec un concours de catégorie C et il peut se spécialiser dans sa carrière en étant membre d’équipes régionales d’intervention et de sécurité, moniteur de sport, formateur de personnels ou chargé des extractions judiciaires.
Après quelques années d’expérience, il est possible pour le surveillant pénitentiaire d’aspirer à un poste à responsabilité (premier surveillant, major). Il peut également évoluer vers un métier de soutien (moniteur de sport). L’orientation vers un poste de commandement (commandant, capitaine) est imaginable en passant par un concours.
Voici les différents niveaux de qualifications dans la surveillance pénitentiaire :
- Surveillant principal
- 1er surveillant
- Lieutenant pénitentiaire
- Chef d’établissement
Quel est le salaire d’un surveillant pénitentiaire ?
En début de carrière un surveillant pénitentiaire touche un salaire de 1 579 euros net, auxquels s’ajoutent des primes et des indemnités. En fin de carrière, il peut terminer lieutenant pénitentiaire pour un salaire de 2 578 euros.
L’élève étudiant est rémunérée durant toute la durée de la formation 1 168 euros nets, plus des primes de stage.
La rémunération d’un agent pénitencier évolue d’année en année, en fonction d’une grille fixée par le Ministère de la Justice.
- Surveillant : de 1 579 € 2 227 €
- Surveillant brigadier : de 1 793 à 2 272 €
- 1er surveillant : 2 012 € à 2 432 €
- Major : 2 277 € à 2 578 €
Ces salaires ne prennent pas en compte les heures supplémentaires, de nuit ou de dimanche et jours fériés.
Encore une fois situation ubuesque, en effet un agent de sécurité privée avec 3 ans d’activité a la possibilité de choisir la reconnaissance des acquis d’expérience professionnelle à l’oral pour le concours de surveillant pénitentiaire, alors que ses mêmes agents pénitentiaires faisant partie de la troisième force de l’état avec 30 ans de carrière se voient refuser une carte du CNAPS pour exercer dans le privé. Faut arrêter de parler et agir.
Situation paradoxale, comment un agent de sécurité privée avec 3 ans d’expérience a la possibilité de choisir la reconnaissance des acquis professionnels afin d’intégrer l’administration pénitentiaire comme surveillant, alors que les mêmes agents de cette troisième force de l’état se voient refuser une carte professionnelle par le CNAPS une fois à la retraite au bout de 30 années d’expérience ?